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Territoire d'une louve
30 mars 2017

De dentelle et de plomb.

C'est alors que le soleil cognait sur ma nuque, tandis que je travaillais profondément en choeur avec la voix de Peter Murphy. Les mots vinrent mais s'en allèrent aussitôt, hâppé par l'odeur du lila blanc de sous ma fenêtre grande ouverte en cette douce journée du 30 Mars 2017. 
 

Juin2016

03 Juin 2016

Je suis de dentelle et de plomb. Je sors, les yeux grands ouverts, mais voguant encore dans le sillage et l'assurance de mes nombreux rêves. Je suis surprise par mon automatisme, qui fait que les autres m'ignorent. Je traverse la vie quotidienne sans lâcher la main de ma nourrice astrale, tandis que mes pas s'accordent et s'harmonisent aux intentions obscures de mon imagination somnolente. Cependant, je marche. Je ne trébuche pas. J'existe.

Mais au premier relâchement, dès que je n'ai plus besoin de surveiller ma marche, pour éviter les véhicules ou ne pas gêner les passants, dès que ne j'ai plus la pénible obligation de franchir une porte proche, alors je pars de nouveau dans les flots du rêve, comme un bateau de papier à bouts pointus fraichement plié.

C'est au beau milieu de la vie que le rêve déploie ses vastes cinémas. Je descends une rue irréelle de la ville de Fontenay-sous-Bois, et la réalité des vies qui n'existent pas m'enveloppe tendrement le front d'un tissu blanc de faux souvenirs inconscients. Je navigue sur une mer ignorée de moi-même. J'ai triomphé de tout, là où je ne suis jamais allée. Et c'est une brise nouvelle que cette somnolence dans laquelle je peux avancer, penchée en avant pour cette marche sur l'impossible.

Chacun de nous a son propre alcool. Je trouve assez d’alcool dans le fait d’exister. Ivre de me sentir, j’erre et marche bien droit. Si c’est l’heure, je reviens travailler, comme tout le monde. Si ce n’est pas l’heure encore, je vais jusqu’à la rivière pour regarder la rivière, comme tout le monde. Je suis pareille. Et derrière tout cela, il y a mon ciel, où je me constelle en cachette et où je possède mon infini.

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Commentaires
L
Le rêve, un refuge. Les refuges ne sont pas le lieu où l'on se construit. Même si le vrai monde est laid à nous rendre fragile.<br /> <br /> Ce que tu écris est beau, mais je devine la liqueur d'une âme qui peine à être.<br /> <br /> Respire doucement en ouvrant les yeux, tu verras la vie et son soleil.
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